Exercer son métier dans son pays une fois son diplôme obtenu, c’est l’objectif de la majorité des gens et un parcours professionnel « normal ». Certaines personnes du monde entier optent cependant pour un chemin tout autre. Je suis présentement en train de réaliser mon troisième stage dans une école de la Thaïlande. Dès les premières journées, j’ai rencontré les enseignants, qui eux, ont fait le choix de cet autre chemin : exercer leur métier ailleurs sur la planète. C’est alors que j’ai réalisé que je n’avais jamais vraiment imaginé ce type de parcours…Je me suis entretenue avec Clémence Vermotte pour en savoir davantage sur sa vision des choses, sur les défis d’être « instituteur voyageur » et sur la beauté de cette expérience.
D’une part, cette façon d’exercer son métier comporte bien évidemment des défis, voire des aspects plus difficiles. Clémence a enseigné un an dans son pays natal, la Belgique. Elle a ensuite choisi d’aller enseigner au Congo, où elle est restée 4 ans, et aux États-Unis, où elle est restée 2 ans. Depuis le début de l’année scolaire 2015-2016, elle enseigne dans une ville touristique de la Thaïlande. En septembre prochain, elle ne sait pas encore ce qui l’attend. Pour cette enseignante de 29 ans, son choix, bien qu’elle l’assume, rend plus complexe ses relations personnelles. En effet, vivre une relation amoureuse et fonder une famille n’est pas toujours chose simple quand on désire voyager en travaillant. La langue et l’éducation selon la culture dans laquelle elle se retrouve peuvent parfois aussi être des défis. Séverine, sa collègue, ressent sensiblement la même chose. Pour sa part, il lui arrive d’avoir envie de retourner chez elle. Puis, elle réfléchit et se dit : « mais chez moi, c’est où? ».
D’une autre part, Clémence affirme que ces expériences la font grandir année après année, professionnellement et personnellement. Elle apprécie s’ouvrir aux différents systèmes d’éducation et observer des pédagogies diverses. Partout où elle est allée, elle a ramené avec elle des idées et des ressources en plus d’en avoir intégré dans les différents milieux. De plus, la jeune institutrice au caractère aventureux adore que son métier puisse lui faire découvrir le monde grâce aux voyages. Elle a aussi rencontré des collègues du monde entier avec qui elle garde contact. Maintenant qu’elle a gouté depuis déjà plusieurs années à ce type de parcours professionnel, elle dit ne pas avoir envie de retourner enseigner en Belgique de sitôt, affirmant que la vie routinière ne l’intéresse pas.
Questionnement : la langue française
Les enseignants avec qui j'ai été en contact en Thaïlande étaient tous Français ou Belges. Étant Québécoise,
mon français à l'oral est plutôt différent du leur. Ais-je moins de chance d'être engagée dans une école francophone à l'étranger puisque ma langue française est différente? Je
suis consciente qu'il existe des nuances entre les langues et les programmes scolaires, mais je pense que les enseignants québécois ayant une très bonne capacité d'adaptation pourraient
être de bons candidats à l'étranger.
Pour conclure, les « instituteurs voyageurs » ont souvent une vie bien particulière qui comporte, certes, des défis supplémentaires à relever, mais qui leur permet aussi de vivre des expériences extrêmement enrichissantes. Pour ma part, je ne crois pas vouloir vivre une grande partie de ma carrière à l’étranger, mais partir pour un an, par exemple, pourquoi pas? Je dois avouer que Clémence, Séverine et les autres collègues de cette école m'ont beaucoup inspirée. J'admire leur caractère aventureux et leur capacité à s'adapter à leurs changements de vie. Il existe un choix très vaste de milieux scolaires français. Pour en savoir plus sur ce sujet, consultez le lien de mon article Écoles françaises tout autour du globe.
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