Bénévolat en orphelinat : ma mission Sourire

Vous le savez peut-être déjà, j’ai réalisé, en 2016, un projet important : le stage hors Québec. Ma destination : la Thaïlande. Une fois que mon stage universitaire et que ma courte expérience dans une école rurale du Cambodge furent complétés, un autre projet tout à fait planifié m’attendait au Vietnam. J’ai choisi de réaliser un projet humanitaire dans un orphelinat, comme vous pouvez le constater en jetant un œil au diplôme ci-dessous. Étant déjà en Asie, je ne pouvais résister à l’idée de faire un projet là-bas. Ces deux semaines passées à m’occuper d’orphelins handicapés resteront gravées à mon esprit pour le reste de mes jours. J’ai vu. J’ai ressenti. J’ai grandi.

 

On m’avait prévenu : « Attend-toi à être bouleversée ». À mon arrivée à l’orphelinat, malgré que la préparation m’ait sans aucun doute aidée, j’ai ressenti une vague d’émotions. Ce que j’avais devant les yeux était plutôt nouveau pour moi…

 

À l’entrée, je vois des enfants qui semblent être en bonne santé, souriants et présents. En avançant, je commence à constater le drame, les répercussions de l’agent orange, utilisé par l’armée américaine pendant la Guerre du Vietnam. Certes, il n’est pas responsable de chacun des cas, mais sans doute de plusieurs. En effet, ce produit servant à détruire la végétation dans laquelle se cachaient les Viêt-Cong continue de toucher les Vietnamiens. Je suis choquée de voir ces petits êtres ayant l’hydrocéphalie, couchés les uns aux côtés des autres. J’avance. Me voici rendue dans la salle qui sera mon lieu de travail. Ils sont plusieurs, enfants, adolescents et adultes, à se promener dans cette grande pièce. Dès notre entrée, des enfants se lancent dans nos bras en quête d’affection, un sentiment que, très probablement, aucun d’eux ne recevra de la part de quelqu’un qu’il pourra appeler « maman » ou « papa ». C’est notre rôle à nous, aux volontaires, de leur donner un peu d’amour et de les faire sourire pour les quelques semaines durant lesquelles nous les côtoyons.

 

Au départ, on ne les connait pas. On se fait dire : « certains peuvent mordre ou frapper ». On ne sait pas comment ils réagiront à une caresse, à un sourire, à notre présence. Par contre, on apprend rapidement à connaitre ces personnes si attachantes. Dès les premières journées, je me suis sentie à l’aise avec eux. J’avais envie de les stimuler, de les divertir…J’aurais eu envie d’avoir du temps pour les faire évoluer. Hélas! Mes deux semaines se sont bien vite achevées. J’ai réalisé que ma personnalité s’accorde bien avec ce métier, celui de travailler avec des personnes ayant une déficience intellectuelle et\ou physique. À chaque fin d’après-midi, après les avoir fait manger et les avoir divertis du mieux possible, j’avais l’impression d’avoir été utile. Je me sentais pleine de vie. Je me trouvais chanceuse d’être autonome et d’être capable de communiquer. J’étais heureuse et fière d’être là. Cette expérience m’a fait envisager la possibilité de travailler avec des enfants atteints d’un handicap. Elle a déclenché en moi une certaine motivation, un désir de pousser ces enfants à atteindre le maximum de leurs capacités. J’en fais d’ailleurs mention dans un guide créé pour les futurs  volontaires par l'extraordinaire volontaire, Lila Lamonde-Forgues (vous pouvez voir mon texte au bas de la page). Ces quelques journées m’ont rappelé le cours Intégration scolaire et modèles d’intervention, donné par Christian Lemay (aujourd’hui décédé), un chargé de cours qui m’avait particulièrement inspirée par son dévouement aux élèves handicapés et en difficultés d’adaptation ou d’apprentissages (EHDAA).

 

Tout au long de cette expérience, j'ai également travaillé en équipe. J'étais en collaboration avec les infirmières qui s'occupaient 24h/24 des enfants, les autres volontaires qui prenaient soin des enfants et des volontaires qui étaient sur place pour un stage en ergothérapie. Nous nous entraidions pour les faire jouer, les faire manger et les déplacer. Les stagiaires anglophones en ergothérapie m'ont parfois fait part de leurs idées et conseils pour aider un enfant handicapé. Par exemple, une fillette n'utilisait jamais sa main droite pour prendre des objets. Ils m'ont donc conseillé de faire des jeux nécessitant l'utilisation de ses deux mains et de tenter de lui faire dessiner avec cette main. J'ai trouvé très riche cette collaboration entre différents intervenants, qui elle, est aussi particulièrement nécessaire en classe du préscolaire et du primaire.

 

Ce genre d’expérience, celles qui nous font évoluer et découvrir quelque chose au fond de nous, sont d’une immense qualité. J’ai la grande volonté de réaliser d’autres projets d’aide humanitaire au cours de ma vie. Mon objectif serait même de réaliser des études en Coopération internationale et/ou en Action communautaire. Je le sens, c'est maintenant ancréen moi pour la vie. Pour le moment, je continue d’avancer en tentant de faire ma part, tout en ayant parfois une pensée me traversant l’esprit : « Que deviendront ces orphelins, ces visages que j’aurais eu envie de voir plus longtemps ? ».

Mon certificat de participation au programme de soin des enfants de l'orpheliant, remis par l'organisme Volunteers for Peace Viet Nam - Crédit Photo : Sarah Fréchette
Mon certificat de participation au programme de soin des enfants de l'orpheliant, remis par l'organisme Volunteers for Peace Viet Nam - Crédit Photo : Sarah Fréchette
Mon témoignage pour le guide dédié aux nouveaux volontaires
Mon témoignage pour le guide dédié aux nouveaux volontaires

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